Gymnase de Renens

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Prix Mireille Küttel 2024

Prix Mireille Küttel 2024

Chaque année, le gymnase de Renens organise un prix d’écriture pour les élèves afin d’encourager l’écriture créative. Le thème et la forme du texte soumis sont entièrement libres, les élèves peuvent tout aussi bien proposer une nouvelle, un poème, une scène de théâtre, une chanson, etc.

Depuis cette année, le prix porte le nom de Mireille Küttel, une journaliste et écrivaine née à Renens en 1928, issue de l’immigration et aujourd’hui décédée, qui a notamment exploré dans ses textes la vie des gens de condition modeste et les questions migratoires, et qui a beaucoup œuvré afin de promouvoir le travail d’autres écrivaines romandes.

Cette année, c’est la nouvelle d’Adriano De Blasi, intitulée « Virée dans le néant », qui a impressionné le jury et qui remporte le prix Mireille Küttel.

Ce court récit d’inspiration fantastique et à l’écriture poétique et dense nous plonge au cœur d’une nuit enfiévrée vécue par son narrateur qui, poursuivi en pleine forêt par une créature surnaturelle et terrifiante, ne sait plus distinguer le rêve de la réalité. Le jury a relevé les nombreuses qualités littéraires du récit d’Adriano : sa maîtrise lexicale et son style recherché, notamment dans les descriptions des personnages et de l’atmosphère, son rythme effréné soigneusement travaillé, son scénario palpitant et digne des nouvelles fantastiques du 19e siècle.

Pour les plus curieux et curieuses d’entre vous, la nouvelle d’Adriano sera affichée à la bibliothèque dès la rentrée scolaire. Le jury du prix félicite donc chaleureusement le travail d’Adriano et lui remet le prix Mireille Küttel.

Extrait de « Virée dans le néant »

« Soudainement, un nouvel entrechoquement me coupa le souffle, il venait de derrière moi. Je déglutis. Presque paralysé par la peur, je me retournais avec la plus vulnérable prudence. Je la vis ! À environ trois mètres de moi se trouvait une chose que je ne pourrai jamais oublier, une silhouette à l’allure humaine dont la vilenie et l’horreur ne pouvaient faire partie de notre monde : la créature était recroquevillée, dos à moi ; sa peau blanchâtre jurait avec la claire obscurité de la nuit ; la longueur anormale de son corps nu et émacié me révulsait ; malgré sa misérable posture, je pouvais voir le pourtour de son visage déformé, il était semblable à un amas de chaires aplaties qui s’étaient recomposées de la manière la plus grotesque. J’étais pétri d’angoisses, ma respiration était lourde et saccadée et je transpirais à grosses gouttes. Je n’osais bouger, le temps était figé. »